NOTES

 

Chateaubriand formule une idée très voisine dans la partie de son Essai sur la littérature anglaise consacrée à Shakespeare: « Ces Divinités méconnues des hommes à leur passage, ne se méconnaissent point entre elles. "Qu'a besoin mon Shakespeare, dit Milton, pour ses os vénérés, de pierres entassées par le travail d'un siècle; ou faut-il que ses saintes reliques soient cachées sous une pyramide à pointe étoilée? Fils chéri de la mémoire, grand héritier de la gloire, que t'importe un si faible témoignage de ton nom, toi qui t'es bâti, à notre merveilleux étonnement, un monument de longue vie; tu demeures enseveli dans une telle pompe, que les rois, pour avoir un pareil tombeau, souhaiteraient mourir. [...]" Michel-Ange, enviant le sort et le génie de Dante, s'écrie: " [...] Que n'ai-je été tel que lui !.... Pour son dur exil avec sa vertu, je donnerais toutes les félicités de la terre."
Le Tasse célèbre Camoëns encore presque ignoré, et lui sert de Renommée en attendant la Messagère aux cent bouches. "Vasco ... Camoëns a tant déployé son vol glorieux, que tes vaisseaux palmés ont été moins loin."

Est-il rien de plus admirable que cette société d'illustres égaux se révélant les uns aux autres par des signes, se saluant , et s'entretenant ensemble dans une langue d'eux seuls connue ? » (ouvrage cité, p. 236-237.)